Interview de Lou

Écrit par Paula

Publié le 05 juillet 2023

Aujourd'hui, nous vous présentons Lou. Notre nouvelle formatrice fusion 360.

Salut Lou ! Peux-tu nous parler de ton parcours et de comment tu es devenue formatrice spécialisée en impression 3D ?

J’ ai toujours été passionnée par la création et les nouvelles technologies depuis mon enfance. Je voulais devenir styliste, puis architecte et au collège en 3ème, j’ai tenté de rentrer à l’école Boulle à Paris en section arts appliqués, anciennement STD2A, mais j’ai eu un refus, alors j’ai retenter ma chance mais cette fois-ci en métiers d’arts, je me disais qu’il fallait que je rentre par n’importe quelle porte. Nous devions faire le choix d’un atelier pendant lequel nous allions faire tout notre cursus et c’est la tapisserie d’ameublement qui me plaisait.

J’ai finalement été prise et je suis restée six ans dans cette merveilleuse école qui est maintenant une famille. J’ai été diplômée des métiers d’arts en tapisserie décoration avec les félicitations du jury. Ma pièce diplôme était une petite banquette à la structure en hêtre et l’assise en maillages imprimés en 3d et tissés, faisant écho à la rencontre des métiers d’arts et des nouvelles technologies.

L’année suivante j’ai eu la chance qu’on me permette de développer mes recherches et expérimentations au sein d’un groupe de six étudiants avec lesquels on organisait des évènements et expositions pour l’école Boulle. J’ai lancé ma marque la même année et obtenu le prix du Cadre d’or par la FFCMode pour la meilleure innovation technique avec intervention de la création assistée en 3D.

J’ai[…]obtenu le prix du Cadre d’or[…]pour la meilleure innovation technique avec intervention de la création assistée en 3D. Depuis, je vends dans des concepts store, sur mon site et réalise des projets sur-mesure pour des professionnels. Depuis deux ans, je donnais de temps à autres des cours de couture, de peinture, de modelage d’argile, de tapisserie, pour des particuliers et pour des groupes au sein d’une coopérative de femmes. Après les retours positifs que j’ai reçus, et le plaisir que j’ai à transmettre mon savoir-faire, je me suis dit pourquoi pas donner des cours pour l’impression 3D puisque cela fait six ans que je fais de la 3D.

Parles nous un peu de ta marque. Quel est ton concept ?

TREED.DESIGN est une marque-concept de design éthique proposant à la fois du bijou, de l’accessoire, de l’objet mais aussi du mobilier en impression 3D éco-responsable. J’intègre différents savoir-faire comme la tapisserie, la bijouterie ou l’ébénisterie à des formes complexes grâce à la technologie de la fabrication additive en dépôt de matière fondue. Les produits sont imprimés en filaments bio-sourcés biodégradables et sans perturbateurs endocriniens, ils sont composés de poudre de coquilles d’huitres, maïs, bambou ou encore de coquillages.

Quand et comment as-tu découvert l’impression 3D ?

J’ ai découvert l’impression 3d au sein de l’atelier de tapisserie où il y avait, depuis peu, l’imprimante Witbox 2. J’avais envie de tester, découvrir ce qu’on pouvait faire avec cette machine. Mon super professeur Laurent Lainé m’avait appris à l’utiliser et surtout à savoir dessiner en trois dimensions sur le logiciel Rhinocéros.

Nous avions une chauffeuse à réaliser et nous pouvions personnaliser le piètement de celle-ci. J’ai donc dessiné et imprimé les pieds de cette chauffeuse. J’avais utilisé du PLA orange (ce qu’il y avait de disponible) et conçu un système de dominos pour l’assemblage dans le châssis en bois. Le post-traitement était réalisé au tour à bois pour poncer les pièces et j’ai appliqué une peinture noire et argenté à la bombe, et enfin un vernis.

Ensuite, j’ai continué à dessiner en trois dimensions pour progresser, j’ai réalisé aussi beaucoup d’échantillons et de tests pour apprendre l’impression 3D afin de trouver les bons réglages et paramètres selon le filament utilisé.

Quels sont les principaux défis que les apprenants peuvent rencontrer lorsqu’ils se lancent dans l’impression 3D, et comment les aides-tu à les surmonter durant la formation ?

Première chose, c’est la technologie d’aujourd’hui et de demain, il y a beaucoup d’informations, il faut savoir être attentif et ne pas avoir peur de se tromper et de mal faire. C’est en faisant qu’on apprend. Pour l’après formation, c’est être conscient qu’il va falloir travailler et expérimenter pour se perfectionner.

Comment t’adaptes-tu aux différents niveaux de compétence et d’expérience des apprenants durant la formation impression 3D ?

Lorsque j’ai des niveaux différents, je vais donner des défis aux plus expérimentés pour qu’ils ne restent pas les bras croisés. Pour les débutants, je vais prendre le temps même si c’est au cas par cas, afin qu’il comprenne bien toutes les informations pour arriver au même niveau que les autres.

Peux-tu partager des exemples de projets ou de réussites de tes anciens apprenants qui ont suivi la formation ?

J’ai eu une élève débutante qui n’avait jamais touché ni vu en fonctionnement une imprimante 3d. Lorsque les élèves devaient faire les réglages du plateau, elle a dû démonter entièrement ce dernier et faire le nivelage manuellement de manière progressive.
Le fait qu’elle ait dû comprendre le mécanisme de la machine et réaliser plusieurs tests pour être à niveau. Je peux vous dire qu’ensuite, elle a réussi toutes ses pièces dès la première impression.

Quels conseils donnerais-tu aux personnes intéressées par la modélisation et l’impression 3D, mais qui hésitent à se lancer dans cette voie ?

On a tous appris à parler, à écrire et à lire, alors dessiner sera d’autant plus facile. C’est simplement une gymnastique du cerveau.
Vous pouvez déjà analyser votre environnement : prenez le premier objet qui se tient devant vous et regardez le dans tous les sens. Demandez vous comment est-il composé et quelles dimensions prend-t-il dans l’espace ?
Tout le monde en est capable, il faut juste de la volonté.

Quelle est la touche personnelle que tu apportes au programme de formation et comment cela se reflète-t-il dans l’expérience d’apprentissage des participants ?

Comme j’ai une expérience dans les métiers d’arts, j’apporte une touche créative et technique.
Souvent, je leur propose d’expérimenter en imprimant un logo sur du tissus, ou de peindre sur leurs impressions. Je peux aussi donner des conseils si des élèves souhaitent faire des pièces très grand format, avec des techniques d’assemblages par exemple.

Quels conseils donnerais-tu aux femmes qui souhaitent poursuivre une carrière dans la modélisation et l’impression 3D, mais qui peuvent se sentir découragées en raison de la sous-représentation féminine dans l’industrie ?

N’ayez pas peur les filles, ce n’est pas un métier réservé qu’aux hommes, nous pouvons toutes et tous apporter notre différence et notre créativité dans ce domaine. C’est grâce aux différentes compétences que l’évolution prend place.

Nous sommes peu de femmes certes, mais il y en a de plus en plus, et plus vous oserez, plus on sera nombreuses.
Pendant les formations que j’ai donné, certains élèves hommes m’ont apporté leur expérience industrielle et technique que je n’avais pas forcément et je leur ai transmis une touche “sensible” et créative qu’ils ne développaient pas forcément.

En tant que formatrice, quel aspect de ton travail trouves-tu le plus gratifiant dans l’accompagnement des apprenants dans leur parcours de développement de compétences en impression 3D ?

La gratitude que j’ai, c’est en voyant un débutant s’amuser à imprimer tout ce qui lui passe par la tête.
Mais aussi savoir que j’ai apporté des solutions aux élèves même les plus expérimentés.
Tant qu’ils ont appris quelque chose, je suis la plus heureuse.

 

 

Merci beaucoup, Lou, ton parcours inspirant et ton engagement envers tes apprenants sont vraiment admirables. Nous sommes convaincus que ton travail continuera à avoir un impact significatif sur le développement des compétences et des connaissances dans notre domaine. Encore une fois, merci d’avoir pris le temps de discuter avec nous et de partager ton expertise précieuse.

 

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